mercredi 1 septembre 2010

Densité


Je ne suis pas du genre malthusien. Il pourrait y avoir 12 ou 24 milliards d'êtres humains que ce serait aussi bien - et l'idée suivant laquelle la planète ne suffirait pas à nourrir tout le monde ne tient pas la route deux secondes. En revanche, franchement, il y a quelque chose à revoir dans la répartition des populations. Le trottoir parisien ressemble par endroits à l'un de ces jeux vidéos à l'ancienne où il s'agissait de faire éviter à une voiture statique en bas de l'écran le flot de véhicules arrivant à contre-sens depuis le haut (en fait l'idée était que ces véhicules étaient doublés par celui du joueur... mais me vient à l'esprit qu'il ne s'agissait pas à proprement parler de jeu vidéo, mais peut-être plutôt d'un jeu électronique avec des éléments mécaniques ? Voici que je m'égare.).
Amusant à l'occasion, mais bien souvent exagérément prenant.
Suivant les principes dialectiques de la transformation de la quantité en qualité et de la négation de la négation, la chose revêt pourtant un caractère à nouveau ludique quand elle est poussée à un niveau si intense que l'embarras devient absurde. La combinaison d'une densité extrême et d'une tension générale pour aller le plus vite possible afin de ne pas rater son train donne ainsi aux gares de banlieue parisienne aux heures de pointe l'aspect d'un étrange et gigantesque spectacle comique, dans lequel les individus les plus variés dandinent d'un pied de l'autre, zigzaguent, se plantent brusquement, se retournent le regard égaré à la recherche d'un horaire introuvable.

2 commentaires:

  1. Tout l'effroi de l'activisme effrené du monde et de l'imbécilité qui va avec (ccocasse, l'imbécilité, on n'est pas mieux lorsqu'on est dans le flot...)
    Bravo pour le détachement.

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  2. Parfois il suffit de dézoomer un grand coup.

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